Rosalie, Ernest, Louise ,Louis,Georges, Joseph, Eugène maman Mélie… ces noms reviennent en boucle au fil des carte abondantes de « tante Roaslie »
Jamais aucune mention de l’année qui s’annonce dans les cartes d e voeux : comme aujourd’hui on se souhaite une bonne année, une bonne santé et on en profite pour donner des nouvelles, s’inviter. Ces personnes n’habitent pas loin : aujourd’hui ça se ferait très vite en voiture : Fresse, Cornimont
Voici cette jolie carte brodée : c’est une pochette qui contient une carte plus petite :chère L…
« Malgré que tu as l’air de m’oublier, je t’envoie cette carte pour t e souhaiter une bonne année et une bonne santé et le plaisir de te revoir bientôt. C’est adressé à Mlle L …N.. « Ouvrière à l’usine de Fresse sur Moselle Vosges
Dans d’autres cartes, la tante Rosalie se plaint souvent de n’avoir pas assez de nouvelles : elle évoque un soldat Joseph qui n’a rien reçu depuis trois semaines » et il n’a pas eu de colis non plus » la carte représente Saales où le Joseph en question semble faire son service « à la frontière de Saales » : cette carte date donc d’avant 1914 puisque l’ Alsace est encore allemande. mais elle a pu être envoyée durant la guerre… ou après…on ne sait pas quand les cartes ont été réactualisées !
Et celle ci de la fameuse Louise : « chère maman
Pour vous prouver ( !!!)que nous ne vous oublions pas, nous venons, nous deux Louis, vous souhaiter une heureuse fête et une bonne santé. Je ne sais rien de nouveau sinon que ma babouine ( ?) ne veux (sic) pas rester à Cornimont et qu’elle me suit partout c’est un rude crampon. » (Les parenthèses sont de moi !)
Une carte est datée du 29 décembre 1921.elle est brodée et porte un poème : bonne année
Quand vos yeux reposeront sur ces fleurs
Puissent-elles vous rappeler tous mes souhaits de bonheur
Bref heureusement que la tante Raosali était en mal de nouvelles car l’album contient beaucoup de ses cartes, fort jolies.
Rarement une mention de date donc !
L’une du 26 mai 1918 ne fait aucune allusion à la guerre sauf qu’il est difficile de trouver une carte postale qui « n’est pas très belle mais je n’ai pas pu trouver mieux » : en fait c’est une très jolie carte brodée !avec une petite carte qui dit : un gros baiser et bonnes caresse ainsi qu’un grand bonjour » signée Laure
Une du 28 novembre 1918
Aucune mention de la guerre qui vient de s’achever
Dans les cartes les femmes ne parlent que de la famille avec des allusions qui indiquent parfois des tensions. Les quelques rares cartes d’hommes évoquent le service militaire : celle ci du 29 novembre 1918 aussi : « suis arrivé à la batterie depuis hier soir après avoir gelé dans le train 3 jours et nuits »… elle vient d’Italie : Torino « saluti de Boggaino »
L’écriture est celle des cahiers d’écoliers d’autrefois, à l’encre noire ou violette. Peu de fautes sauf en conjugaison où les ons et ont se confondent.
Je retrouve certains noms évoqués autrefois par ma mère mais il s’agit de la génération d e ma grand-mère et au-delà… un mordu de généalogie serait content car il y a quelques noms de famille aussi.
Tout cela est troublant… on disparaît mais restent de nous des cartes, de s lettres, de s objets qui nous survivent qui atterrissent ici ou là déconnectés, comme de s bouteille s à la mer, de s message s d’outre tombe ! On a envie d’en savoir plus parfois et d’en faire un roman !